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Bas les Masques en Normandie
1 juin 2021

Témoignage d'une psychologue du département du Rhône du 1er juin 2021

Psychologue en cabinet libéral, je reçois un public majoritairement adulte. Après avoir travaillé une dizaine d’années dans le champ de la protection de l’enfance, je me suis essoufflée à porter la parole des enfants face à des institutions sourdes et parfois maltraitantes. Et je dois dire que la situation que nous vivons depuis plus d’un an me rappelle étrangement des choses déjà vécues dans ce passé professionnel ...
Nous sommes le 01/06/21. Journée de consultations habituelle.

Il est 11h, je reçois Mathilde, séparée et maman de 2 adolescentes, qui arrive effondrée, me confiant ses inquiétudes face aux comportements de sa cadette. Cette collégienne de12 ans a développé des tics faciaux très importants depuis plusieurs mois, mais aussi et surtout, est en proie à des phobies d’impulsion de … tuer sa maman. Oui, vous avez bien lu : cette enfant de 12 ans, sans antécédent psychologique, a aujourd’hui peur de tuer sa maman, la nuit, dans son sommeil, sans s’en rendre compte. Cet enfant a donc développé tout un rituel le soir pour s’endormir : elle ferme sa porte, met plusieurs sacs devant pour la bloquer et ne pas risquer de sortir. Cette jeune fille est terrifiée à l’idée de devenir folle, de perdre pied et commettre l’irréparable.

Les phobies d’impulsion sont bien connues chez nous, les psys. Elles sont pour la grande majeure partie du temps des conséquences liés à des traumatismes antérieurs. La peur de passer à l’acte, la peur de faire du mal à l’Autre ou à soi même envahit alors la personne qui a l’impression de devenir folle.
Quel lien entre les phobies d’impulsion de cette ado et la situation actuelle ?

Ce que nous vivons depuis plus d’un an n’est pas normal. Nous vivons dans une société où tous les ingrédients pour concocter un psychotraumatisme sont en place : isolement/ confinements, restrictions des libertés, perte de repères, peurs, culpabilisation, absence d’accès aux sources du plaisir, injonctions paradoxales… tout y est. Absolument tout.

Les services de pédopsychiatrie débordent de demandes de prises en charge pour des enfants qui vont très mal. Jamais nous n’avons vu une telle situation.  

Pour en revenir à Mathilde : sa fille semble aujourd’hui être en proie à des angoisses massives générées par la situation de stress chronique dans laquelle NOUS maintenons enfermés les enfants. Les communications culpabilisantes, effrayantes, dirigées vers nos enfants et adolescents sont tout simplement scandaleuses. Les professionnels de la santé ne peuvent ignorer les conséquences que cela peut générer chez des enfants.
Je suis tout à fait consciente qu’en mars ou avril 2020, nous pouvions avoir peur et prendre nos précautions. Mais plus de 1 an après, les études montrent clairement et sans équivoque que la Covid n’est pas une maladie pédiatrique, que le virus touche très peu les enfants et que ceux-ci font très peu partie de la chaine de contamination.

Comment comprendre que le plan de déconfinement en œuvre depuis le 3 Mai en France permette aux adultes de se rendre en terrasse, aux restaurants, de se divertir … mais que nos enfants ne puissent pas ôter ce masque, véritable objet contra phobique qui leur rappelle à tout instant qu’ils sont dangereux ? Pourquoi ne pas leur permettre de retrouver leur école « comme avant », si précieuse pour leurs vies d’enfants ?

Comment comprendre que des députés interpellent l’Assemblée Nationale (comme l’a fait Madame Frédérique Meunier le 26 Mai) pour relayer les inquiétudes des professionnels et ne soient pas entendus ?   
Comment comprendre que plusieurs collectifs de professionnels (orthophonistes, psychologues, pédopsychiatres, pédiatres…) tirent la sonnette d’alarme depuis des mois concernant la santé des enfants et ne soient pas pris en considération ?

Ne serait-ce tout de même pas pour maintenir les enfants (et donc leurs parents) dans ce climat de peur, en vue de préparer les troupes pour se soumettre à la vaccination qui arrive pour la rentrée … ? Je le questionne clairement. J’émets des doutes mais aussi des craintes. Car dans ce cas, l’utilisation consciente et le maintien volontaire de ce climat de peur, si délétère pour la construction du système nerveux des enfants et de leur sentiment de sécurité, serait clairement une maltraitance. Car il n’est pas possible pour tout Être Humain de prendre une décision consciente, de consentir de manière éclairée dès lors qu’il baigne dans la peur et l’urgence.

Comment ai-je réagi face à Mathilde en larmes, peinant à respirer en pensant à sa fille qui semblait devenir folle ?  

Nous avons pris un moment pour qu’elle s’apaise, pour qu’elle reprenne pied. Je lui ai demandé bien évidemment de retirer son masque, nous avons respirer ensemble, je lui ai dit qu’elle n’était pas seule avec cela, que nous allions réfléchir à cette situation pour aider sa fille. Mathilde s’est apaisée en quelques minutes, et a retrouvé sa capacité de penser, de nuancer, de communiquer avec moi.

J’ai ensuite apporté des informations et leurs sources à Mathilde, faisant appel à ses capacités de discernement et de réflexion, en lui expliquant notamment l’urgence de rassurer sa fille. Pour ce faire, je l’ai invité à aller chercher des informations différentes que celles véhiculées dans les médias officiels, si complices de cette situation.

En l'aidant à s'apaiser, à se rassurer, en l'aidant à accéder à des informations nuancées, Mathilde s'est reconnectée à sa fibre maternelle, et s'est sentie plus capable de rassurer son enfant.  
Nos enfants ont peur de devenir fous. Nos enfants sont le reflet de notre société qui effectivement perd gravement pied.

J’encourage tous les parents que nous sommes, mais aussi les professionnels, à s’informer ou se réinformer en URGENCE, afin de pouvoir RASSURER les enfants, reprendre nos pleines responsabilités d’adultes. Car nos enfants n’ont pas à subir nos propres peurs et porter nos responsabilités. Ils méritent de grandir auprès de figures d’attachement sécurisantes et rassurantes. Il en va de la construction de leur personnalité et de leur sentiment de sécurité interne.

Ce que j’aimerais dire à tous les enfants :
-Non, tu n’es pas dangereux
-Non, tu n’as pas à me protéger
-Non, tu ne cours pas un risque en jouant avec ton copain
-Non, tu n’as pas à obéir à tout prix,

Mais :
-Oui, tu as des droits
-Oui, tu as le droit de respirer librement
-Oui, tu as le droit de trouver injuste de devoir copier des lignes parce que tu as baissé ton masque
-Oui c’est aux adultes de te protéger et de veiller sur toi
-Oui, c’est aux adultes de se protéger s’ils estiment qu’ils sont à risque ou s’ils ont peur
-Oui, tu as le droit de sentir que tout cela n’est pas logique
-Oui, tu as le droit d’avoir peur quand tu vois des affiches ou publicités qui font peur
-Oui, tu as le droit de retrouver ta joie de vivre et de profiter de ta vie d’enfant.

Ce que j’aimerais dire à tous les parents :
-Non, vous n’êtes pas responsables de la gestion de cette crise
-Non, vous n’êtes pas responsables du choix des informations qui sont diffusées et de la propagande par la peur
-Non, vous n’êtes pas responsables de l’absence de débats et discussions contradictoires
-Non, vous n’êtes pas responsables des protocoles sanitaires imposés
-Non, vous n’êtes pas responsables de ne pas savoir quoi faire, de vous sentir impuissants

Mais :
-Oui, vous avez le droit d’être en colère, d’avoir peur, de vous sentir déconnectés, de vouloir que tout cela s’arrête, de ne plus rien comprendre, de vous sentir perdus
-Oui, vous êtes responsable d’apprendre à gérer vos propres peurs afin que ça ne soit pas à vos enfants de le faire
-Oui, vous avez à vous informer concernant les bénéfices et les risques et d’évaluer vos décisions (tests, vaccins…) en conscience
-Oui, vous avez le droit de douter et de poser vos questions à plusieurs interlocuteurs, et de vous opposer
-Oui, vous êtes responsables de vos enfants, de leur sécurité physique et affective et des décisions que vous prenez pour eux

Car il est urgent de reprendre pied et de rassurer nos enfants.

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